LFH – Celles sur Belles : le Petit Poucet dans un rêve
7 septembre 2016C’est la rentrée de la Ligue Féminine de Handball. Parmi les 3 clubs promus, Celles sur Belle ne s’attendait pas à obtenir sa montée en LFH aussi rapidement. Rencontre avec le Président du club, Frédéric Vigner, qui vit un « rêve de gosse. »
Première saison de LFH pour votre club, vous partez un peu dans l’inconnu mais on imagine avec beaucoup d’envie.
D’abord c’est un rêve de gosse pour moi. Je suis dans le milieu du handball depuis bientôt 40 ans. D’abord j’ai été entraîneur puis j’ai pris la présidence un peu contraint car à l’époque il n’y avait pas vraiment de candidat. Effectivement aujourd’hui on dit qu’on « a sauté de l’immeuble et on attend de voir si on a un parachute avant de toucher le sol. » Ça va être une super expérience, les dirigeants ont beaucoup travaillé pour ne pas être ridicules. On a essayé de construire une équipe qui soit en accord avec nos moyens budgétaires et les résultats de la préparation sont plutôt encourageants. Mais il reste encore la « vraie » compétition qui va débuter et la pression va tomber sur les épaules des filles, ce n’est pas la même histoire donc on va bien voir.
Vous êtes le seul club pro de la « Grande Aquitaine » puisque les autres clubs disparaissent au fur et à mesure. Le hand pro, c’est difficile dans votre région ?
C’est difficile mais déjà nous sommes un peu loin de l’ancienne Aquitaine. On est dans le sud des Deux Sèvres, donc à près de 200km de Bordeaux. Nous sommes dans une zone un peu rurale où la concurrence c’est plutôt le foot avec les Chamois Niortais. Mais nous avons l’avantage de notre inconvénient : c’est que comme il n’y a pas beaucoup de sport de haut niveau dans notre coin, on attire pas mal de partenaires et on draine du public. C’est un peu notre spécificité et ce qui fait qu’on existe. Aujourd’hui, le budget du club est composé à 70 % de partenaires privés plus des recettes des entrées et à peine 30 % d’argent public. Notre grande interrogation par rapport à l’Aquitaine c’est de savoir comment nous allons être traités désormais puisqu’il y a la refonte de la région et ça manque de clarté et de lisibilité en termes d’interlocuteurs. De ce côté là on est dans l’attente.
Comment arrive-t-on à ce ratio élevé de partenaires privés alors que vous le disiez, vous êtes dans une zone plutôt rurale ? C’est difficile on l’imagine, est-ce travail au quotidien pour un Président ?
D’habitude c’est difficile mais avec les résultats de l’Equipe de France c’est un peu plus simple. Ça crédibilise le travail que l’on fait. Nous avons la chance d’être sur une réseau économique d’artisans, on a pratiquement plus de 150 partenaires cette année. Ce sont des petites sommes de l’ordre de 2 000 à 10 000 euros qui s’additionnent donc nous ne sommes pas pénalisé par un gros sponsor qui pourrait s’arrêter du jour au lendemain par exemple.
C’est un peu le système que Brest a mis en place avec une envergure différente non ?
Oui tout à fait, mais eux c’est à plus grande échelle. C’est un peu le même principe et nous sommes contents de ça car le réseau de partenaires est vraiment heureux de participer à cette aventure. Et quand on leur dit par exemple qu’Allison Pineau va venir jouer avec son équipe chez nous, on est tous un peu en train de se pincer pour se demander si c’est bien la réalité. Il y a d’autres joueuses comme Maire Prouvensier, Marta Mangué. Il y aussi d’autres médaillées à Metz avec notamment Laura Glauser. Donc on va jouer des matchs de gala, mais on va surtout ne pas se tromper de championnat. Évidemment, on va jouer tous les matchs pour les gagner mais on va aussi se concentrer sur des choses possibles, réalistes et profiter des beaux événements pour faire un peu de communication, faire plaisir aux partenaires existants et essayer d’en faire venir de nouveaux. On a la chance d’avoir une municipalité qui nous suit depuis longtemps et qui nous a mis à disposition a mis un bel outil de travail digne de la LFH. Ce qui est déjà énorme par rapport à l’échelle de la ville. Donc on a tout pour passer de bons moments. C’est vrai que c’est un peu stressant et qu’économiquement c’est dur, mais si on aime pas, on ne fait pas. Et nous, on aime ce qu’on fait et on prend beaucoup de plaisir.