Serbie 2013 – La France sortie par la Pologne
18 décembre 2013Dans un match où elle partait favorite, la France a été sortie par la Pologne en quart de finale des Championnats du Monde 2013. Finir à un but quand on fait un mauvais match, c’est qu’il y avait forcément mieux à faire.
C’est la première défaite à la tête de l’Equipe de France pour Alain Portes, et on aurait préféré qu’elle soit peut-être plus large, voire plus logique contre une grosse nation qui aurait complètement dominé les Bleues. Car la Pologne, qui n’avait pas remis les pieds dans une compétition officielle depuis plusieurs années, ne partait pas favorite face à des Bleues supérieures sur le papier. Et les Françaises ont malheureusement répété voire amplifié les mêmes erreurs que contre le Japon. Au final, elles terminent à un but ce qui a le don de frustrer.
Depuis la fin des années 90, on sait que ce n’est pas une question de génération, c’est tout simplement un mal français. L’Equipe de France féminine a le don de nous faire peur, et donc parfois de nous frustrer, c’est ce sentiment qui prévaut ce soir. Car si les premières minutes tournent bien pour les Françaises, c’est grâce à une base arrière expérimentée et bien huilée Lacrabère-Pineau-Signaté. Sauf que ça ne va pas durer plus de 10 minutes. Alexandra Lacrabère est rapidement sortie pour être préservée, et Mariama Signaté pour manque d’efficacité (à sa décharge, la joueuse d’Issy-Paris n’a repris la compétition que depuis quelques semaines après une longue blessure). Et malheureusement, la base remplaçante ne brille pas. Et comme face au Japon, les Bleues ne marquent plus. Ça dure… ça dure… ça dure 12 minutes ! Et pendant ce temps, les Polonaises, grâce notamment à Alina Wojtas, son mètre 91 et ses trois buts, infligent un 7-0 aux Bleues. Les joueuse d’Alain Portes perdent des ballons faciles et n’arrivent pas à cadrer leurs tirs alors qu’elles se procurent des occasions. A la mi-temps, elles sont à 3 buts (11-8) et on pense qu’en se reprenant, c’est encore jouable. Sauf que.
Sauf qu’au retour des vestiaires, si l’envie est là, Karolina Siodmiak, qui avait peu joué depuis le début de la compétition et qui connait bien les Françaises pour jouer à Fleury, sort le grand jeu. On se dit que l’absence de Lacrabère en première mi-temps va servir, et bien non. La Française provoque, obtient de fautes, arrive à aller au tir, mais n’arrive plus à conclure. En défense, ça tient à peu près malgré un petit passage à vide pour Cléopâtre Darleux qui a remplacé Amandine Leynaud dans la cage à la mi-temps. L’entrée de Dounia Abdourahim crée plus de décalages mais l’inefficacité est toujours là. Alain Portes tente donc de faire entrer Alice Lévêque, qui avait été un des déclics contre le Japon, pour tenir la défense et avoir peut-être une arrière gauche un peu plus efficace en attaque. Manqué. La joueuse de l’UMB-B ne prendra que deux tirs en 20 minutes et ne marquera pas. Les éclairs d’Allison Pineau dans le centre et de Siraba Dembélé un peu partout font que les Bleues restent pourtant dans le match. A 20 minutes de la fin, on y croit encore quand la demi-centre remet la France à -1 (16-15).
Sauf que (oui encore), les Bleues vont provoquer les Polonaises mais les arbitres sifflent souvent à retardement. Du coup, deux buts importants des Bleues sont refusés et doivent être rejoué aux 9m. Deux pénaltys sont également manqués par Paule Baudouin puis Alexandra Lacrabère. Et voilà les Bleues qui doivent courir après le score. Kim Rasmussen prend un risque, il laisse Alina Wojtas malgré ses deux exclusions temporaires sur le terrain. Et ça paie. La polonaise n’est pas provoquée par les Bleues et marquera encore un but. Les Bleues n’arrivent pas à revenir à hauteur alors qu’elles sont en supériorité numérique. Les Polonaises, qui lèvent les bras sur chaque tir manqué ou contré et sur chaque ballon perdu par les Françaises depuis le début de la rencontre, ont la niaque et tiennent leur exploit. Avec 2 buts de retard à moins d’une minute de la fin, Lacrabère perd un ballon précieux et malgré une dernière contre-attaque de Dembélé conclue par un but, les 4 secondes restantes sont impossibles à exploiter. Les Bleues viennent mourir à un but des demi-finales qui sur le papier leurs tendaient les bras. Malheureusement, sur le terrain, la Pologne en voulait plus et a été plus efficace. Au moins d’un but, qui leur offre un ticket pour la suite.
Les réactions (au micro de Sport+) :
Alain Portes :
« On n’a pas su les arrêter, pas su attaquer leur défense 0-6 pendant 15 min. »
« A chaque fois qu’on a eu des balles pour égaliser, on a fait des erreurs de débutantes. »
« Ce sont des incompétences techniques qui nous ont fait mal ce soir. (…) Aujourd’hui on en a fait trop et aux mauvais moments. »
Cléopâtre Darleux :
« Je ne sais pas ce qui s’est passé, on a fait un très mauvais match. On perdu beaucoup de ballons, raté des pénaltys… »
« On est déçues parce qu’on commençait à se dire qu’on pouvait faire quelques chose dans ce Mondial. »
« Peut-être qu’il y avait de la fatigue, les changements n’ont pas fonctionné et les Polonaises ont très bien joué. (…) En attaque Alain a tout essayé mais ça n’a pas marché. »
La feuille de match :
Pologne 22-21 France (MT : 11-8)
Pologne
Gardiennes : Gapska (8/23 35%), Wysokinska (4/10 40%)
Champs : Niedzwiedz (3/6 50%), Siodmiak (5/9 56%), Grzyb (0/2 0%), Kudlacz (1/2 50%), Koniuszaniec (1/4 25%), Wojtas (5/8 63%), Smeniuk-Olchawa (3/3 100%), Szwed-Orneborg (1/3 33%), Migala (aucun tir), Stasiak (aucun tir), Jochymek (1/1 100%), Kulwinska (1/1 100%), Byzdra (1/3 33%)
Non entrée : Stachowska
La Stats : 36% de réussite « seulement » pour les gardiennes qui suffisent amplement à contenir les Bleues.
France
Gardiennes : Leynaud (6/18 33%), Darleux (4/14 29%)
Champs : Kanto (2/4 50%), Cissé (1/4 25%), Pineau (5/9 56%), Baudouin (4/5 80%), Zaadi (aucun tir), Tounkara (1/2 50%), Lévèque (0/2 0%), Dembélé (5/5 100%), Deroin (0/1 0%), Goiorani (aucun tir), Abdourahim (1/1 100%), Signaté (1/7 14%), Lacrabère (1/9 11%)
Non entrée : Goudjo
La Stat : 7 tirs hors cadres et 3 poteaux.