Equipe de France cherche moteur pour son quart
1 août 2012Après une campagne 2011-2012 ponctuée de 12 matches sans aucune défaite et une domination totale de l’Equipe de France dans tous ses matches, les Bleues ont terminé hier soir la phase de poules des JO qu’elles ont pour l’instant traversé de manière poussive. Pour les quarts de finale, il faudra retrouver de l’envie, de l’élan et surtout de l’efficacité. Bref pour montrer que le quart roule, il lui faut une révision du moteur.
Les joueuses de Bruno Bini ont rendez-vous vendredi avec leur histoire, contre la Suède, encore. La dernière fois que les Bleues ont affronté les Suédoises, c’était pour la petite finale de la Coupe du Monde en Allemagne, il y a un an. Une finale perdue 2 à 1. La surprise de voir la France en demi-finale de Coupe du Monde avait pourtant lancé cette équipe sur une saison magnifique. Matches amicaux, campagne de qualification à l’Euro 2013 puis Tournoi de Chypre, le premier titre des Bleues… Même les matches de préparation aux Jeux Olympiques tous gagnés dont le dernier 2-0 avec l’art et la manière contre les Japonaises Championnes du Monde en titre, laissaient présager le meilleur lors des JO de Londres.
Est-ce la fatigue, le poids de l’attente, la préparation, les conséquences d’une saison trop longue pour la plupart des internationales qui ont enchainés toutes les compétitions depuis deux ans qui ont rendu les Bleues si fragiles dans ces JO ? Car lors de cette première campagne olympique où les françaises arrivaient avec l’envie de tout casser, on les a surtout vu poussives, maladroites, fatiguées parfois. Contre les Etats-Unis d’abord. Si nous n’avions pas la prétention de penser qu’elles allaient gagner, force est de constater que mener 2-0 après 22 minutes de jeu contre la meilleure équipe de football du monde peut vous laisser entrevoir les choses les plus belles. Et depuis, plus rien. Ou si, des morceaux de matches.
Car après la défaite contre les Hope Solo, Abby Wambach et compagnie, il fallait alors se rassurer. Mener 2-0 et finalement perdre 4-2 lorsqu’on vise une médaille olympique, ça vous met un sacré coup sur la tête. Donc contre la Corée du Nord, il fallait réagir. Ce qui fut chose faite au score final, 5-0, seul le résultat compte vous nous direz. Mais que dire de cette première temps : pauvre, poussive, où les erreurs techniques se sont multipliées, où les Françaises ont eu du mal à entrer dans la surface nord-coréenne. Ne trouvant le salut que par un but de Laura Georges de la tête sur corner juste avant la mi-temps. Alors oui ensuite les Françaises ont déroulé, mais n’est-ce pas non plus du à la retombée d’une Corée qui a vite montrée ses limites physique et technique ?
Hier rebelote mais dans le sens inverse. Les Bleues se devaient de l’emporter contre le Colombie. Au final, le score de 1-0, s’il peut paraître peu élevé au regard d’une première mi-temps totalement maitrisée, aurait tout aussi pu être nul tant les équipières de Camille Abily ont perdu leur jeu, notamment en fin de rencontre. Erreurs de placement, ballons trop vite perdus, erreurs défensives… On est pas passé loin d’une égalisation Colombienne qui n’aurait pas été imméritée tant les Bleus ont vendangé leurs actions en première période, manquant le break à de nombreuses reprises en butant sur les montants ou sur l’excellente gardienne sud-américaine.
On a l’impression que cette équipe de France n’est plus capable d’être en place, en jambe, concentrée sur toute une rencontre. La désagréable sensation que cette équipe manque parfois de révolte, ou d’une joueuse qui tire les autres vers le haut. Car au final, après ces trois rencontres de poules conclues sur une défaite amer, une victoire large mais sur une seule mi-temps et sur une dernière victoire qui aurait tout aussi bien pu être un match nul, les motifs de satisfaction sont peu nombreux, et arrivent là où on ne les attendait pas. (Nous y reviendront dans un second article demain.) Mais une chose est sûre, en affrontant la Suède en quart-de-finale, il faudra montrer un autre visage. Retrouver la solidité défensive qui faisait la base de cette Equipe de France, retrouver des milieux de terrain qui doivent servir de réelles rampes de lancement, et surtout arrêter de vendanger les occasions de buts. En somme, remettre à niveau les différents moteurs des Bleues pour dépasser les quarts et valider son ticket pour les demies.