Les Bleues en rodage avant le Kazakhstan

Les Bleues en rodage avant le Kazakhstan

21 septembre 2013 Non Par Florian Polteau

En s’imposant vendredi 2-0 contre la République Tchèque, l’Equipe de France version Philippe Bergeroo a assuré l’essentiel : cumuler de la confiance avant de se rendre au Kazakhstan. Pourtant, si les joueuses sont quasiment toutes les mêmes, des questions se posent encore.

C’est la mine sérieuse que le néo-sélectionneur de l’Equipe de France Féminine de Football est arrivé en conférence de Presse d’après match. « Ce qui était important, c’était la maitrise technique collective. (…) Je suis très satisfait des joueuses ce soir parce qu’on a réussi à mettre en place ce qu’on a fait pendant quatre jours. » Pourtant, cette victoire deux à zéro grâce à un but en tout début de match (Wendie Renard, 6e) et un second en toute fin (Louisa Necib, 83e) a eu des airs de déjà vu. Une domination française, en possession du ballon, et un manque cruel d‘efficacité devant le but.

Pourtant, devant plus de 5000 spectateurs au Stade Robert Bobin d’Evry-Bondoufle, les Bleues entamaient la partie de la plus belle des manières. Après une première action dangereuse, Louisa Nécib, certainement la meilleure française hier soir, déposait le ballon sur la tête de la néo-capitaine Wendie Renard qui fidèle à son habitude prenait le meilleur dans le domaine aérien pour ouvrir le score. Pourtant, la taille des opposantes n’était pas un défaut. Avec des joueuses très grande à l’image de leur numéro 9 Lucie Vonkova, Philippe Bergeroo avait demandé à ses joueuses d’éviter de passer au maximum par l’axe : « Les passes latérales ne sont pas une signature mais il y avait un axe central qui culminait à deux fois 1m85. Donc on savait que ça allait être compliqué de passer par l’axe et toute la semaine on a travaillé pour passer par les côtés. » Ce match était aussi idéal pour donner du temps de jeu à Sabrina Delannoy, la défenseur du PSG souvent sélectionnée mais qui a peu joué sous Bruno Bini. « Sabrina est très intéressante sur la remontée des ballons et sur l’animation offensive à partir des centraux parce que je ne veux pas qu’on cherche profond directement. On a mis des schémas en place pour remonter les ballons depuis ce poste. »

Autre point positif à retenir dans cette rencontre, c’est l’entente Louisa Necib-Jessica Houara sur le coté gauche. En l’absence de Laure Boulleau et de Julie Soyer, la parisienne a marqué des point en étant solide défensivement même lorsqu’il à fallu jouer des épaules contre des joueuses au gabarit supérieur, mais aussi en n’hésitant pas à dédoubler la Lyonnaise sur les phases offensives ce qui a nettement fait pencher le jeu à gauche en première mi-temps. « Cela s’explique car j’ai repositionné Louisa à gauche parce que je me suis aperçu que plus elle était près du but et plus elle pouvait apporter sa technicité, explique Philippe Bergeroo. Et puis ce qui est important ce sont les décalages qu’on arrive à faire avec elle. Elle est capable de garder le ballon ou de décaler dans son dos pour Jessica. »

Par contre, l’efficacité devant le but reste un défaut encore pour les Bleues. Le ratio occasion/but est encore trop faible sur ce match si on excepte aussi la malchance chronique de cette équipe comme lors de cette frappe de loin d’Abily qui vient s’écraser sur la barre à la demi-heure de jeu. « Si on pouvait tuer ce match à la mi-temps, on l‘aurait fait. C’est vrai que nous avons eu énormément d’occasions. Il nous a manqué de la qualité dans la dernière passe. (…) Il va falloir encore travailler l’animation offensive. »

Ensuite, les Bleues manquent encore de sens tactique dans leur ensemble. Car lorsque les Tchèques ont décidé de sortir de leurs bases pour presser plus haut en seconde période, les Françaises n’ont pas trouvé de solution avant les 10 dernières minutes de la rencontre. Et il a fallu attendre le but de Necib à la 83e pour que la France se remette à l’abordage du but tchèque. « Les Tchèques nous ont posé plus de problèmes en 2e mi-temps, explique Camille Abily. En première elles nous ont laissé le ballon, en deuxième elles sont venues nous chercher et je pense qu’on a mis du temps à s’adapter à ça. » Les Bleues ont aussi du faire avec un engagement plus physique qu’à l’accoutumée par son adversaire. « C’était un match engagé, raconte Amandine Henry. Elles nous ont mis des coups donc ça été difficile à certains moments du match. »

Enfin, si Philippe Bregeroo parle volontiers de technique et de tactique lors de la conférence de presse, certains de ses choix ont été assez incompréhensibles, ce qui montre que le technicien a encore du chemin pour bien assimiler les qualités et les postes de chacune de ses joueuses. En témoigne l’entrée de Laetitia Tonazzi à un inhabituel poste de numéro 9 et demi / 10, positionnée derrière Eugénie Le Sommer. La Lyonnaise étant plus une vraie numéro 9, on aurait imaginé plutôt que ce soit la Bretonne qui tourne autour d’elle.

Pour terminer, si le replacement de Louisa Necib coté gauche a nettement apporté de la percussion et de la qualité dans les centres. Quid de Gaétane Thiney, que l’on a vu trop discrète hier soir dans une position de meneuse de jeu qu’elle sait habituellement tenir. Souvent à contretemps, la Juvisienne est pourtant toujours capable de coup d’éclat comme ce combo slalom-double contact pour élimer toute une défense et se retrouver en position de tir dans la surface.

Des petits détails qu’il faudra peaufiner pour mercredi à Astana au Kazakhstan. Les Bleues y joueront contre une équipe qu’elles n’ont jamais rencontrée, et qui pour être tout à fait franc nous est totalement inconnue, tout comme à elle. « On ne sait pas trop où on va s’aventurer mais c’est un match officiel qu’on se doit de gagner, la manière on verra mais on se doit de gagner, confie Sarah Bouhaddi. On va les regarder en vidéo pour préparer tout ça au mieux. » Un match qui pourrait finalement être tout aussi tranquille pour la gardienne Française.

Résumé vidéo de la rencontre par la FFF :