Marie Dorin-Habert, proche de la fin

Marie Dorin-Habert, proche de la fin

10 janvier 2018 Non Par Morgane Huguen

Dans une interview accordée à l’Equipe mardi 9 janvier, la biathlète française, encore numéro 1 en début de saison, a annoncé songer sérieusement à arrêter sa carrière à la fin de saison. 

« La décision d’arrêter, je l’avais prise avant cette saison. Je ne voulais pas l’annoncer aux médias. Je ne me fermai pas la porte au cas où je fasse une belle année et du coup que je veuille refaire une saison. Après ce que je vis actuellement, je n’arriverai pas à rebondir. » Voici, entre autres, les mots de la Biathlète de 31 ans. 

Auteure d’une sublime saison il y a trois ans, en 2015-2016, où elle termine 2e du général derrière Gabriela Koukalova (Soukalova) : sur le podium dans chacune des spécialités, médaillée à chaque épreuve des mondiaux d’Holmenkollen avec 3 médailles d’Or, 2 d’Argent, et une de Bronze. Inutile de dire à quelle point Marie Dorin avait mis à l’honneur sa discipline et fait rêver les Français, formant avec Martin Fourcade un duo de choc. 

La saison dernière, Marie Dorin n’a pas brillé individuellement sur les mondiaux, a décroché moins de victoires et de podiums que la saison précédente, mais sa régularité lui a tout de même permis de terminer 4e du classement général. Son deuxième meilleur classement, égalant la saison 2012-2013.

Seulement cette année, si la jeunesse française continue de se révéler en la personne de Justine Braisaz notamment, Marie Dorin de son côté n’est pas à son meilleur niveau. Numéro 1 française toutes ces années, elle se retrouve désormais en queue de peleton, avec l’incertitude désormais de disputer les Jeux Olympiques 2018 en Corée du Sud. « Je me pose la question d’y être. Je n’imaginais pas être dans cette situation-là. Je ne sais pas ce qu’ils vont décider. Personnellement, actuellement, je ne me sens pas capable d’être alignée sur une course. Même si j’en ai très envie. Je n’ai absolument pas le niveau de l’être. J’ai perdu tous mes moyens et ça m’affecte psychologiquement, » explique-t-elle dans l’Equipe. 

Et à la question « Vous vous imaginez remplaçante ? », sans langue de bois la Française répond : « Je suis à un stade de ma carrière où je ne vais pas partir loin de ma fille pour être remplaçante aux JO. Ce serait mieux de faire découvrir ça à une petite jeune qui serait contente de vivre les choses à fond plutôt qu’à une vieille qui va grincher parce qu’elle s’emmerde. » 

Marie Dorin-Habert à l’occasion de retrouver des couleurs avec le relais féminin de Ruhpolding, où Justine Braisaz (malade) et Anaïs Bescond seront laissées au repos. Puis, elle aura les courses d’Anterselva pour faire ses preuves et décrocher sa place définitive aux JO. En espérant que la native de Lyon trouve les ressources nécessaires pour, du moins, s’offrir une belle fin de carrière. Elle le mérite.