MMA – A la rencontre d’Éva Dourthe
27 mai 2017Après un premier combat professionnel remporté fin mars, nous sommes allés à la rencontre d’un des nouveaux visages du MMA féminin français, Éva Dourthe, à un mois de son prochain combat.
Afin que le public en apprenne un peu plus sur toi, peux-tu nous faire une petite présentation ?
J’ai 29 ans et je suis militaire depuis 11 ans. Je pratique les arts martiaux depuis au moins 20 ans. J’ai commencé par le judo que j’ai pratiqué pendant 17 ans, je suis ceinture noire. Ensuite je me suis orientée vers le rugby pendant 5 ans, puis un an de boxe anglaise, du ju-jitsu brésilien où j’ai été championne de France l’année dernière, et depuis septembre 2016 je me suis mise au MMA.
Comment y es tu arrivée ?
C’est une discipline qui m’a toujours fascinée. Jusqu’à cette année, je n’avais jamais osé franchir le pas. En cherchant un club, je suis tombée sur un entraîneur d’exception, Johnny Frachey. Il m’a permise de m’épanouir et de trouver ce qui me correspondait.
Quelles sont les règles du MMA ? Sont-elles les mêmes que pour vos homologues masculins ?
Les règles ont beaucoup évolué depuis 2001. Avant, pratiquement tout était permis. Maintenant, tout est mis en oeuvre pour que le combattant ne se blesse pas. Il est interdit de mettre des coups derrière la tête, sur la colonne vertébrale, de tirer les cheveux, de mettre les doigts dans les yeux. Au sol, on n’a pas le droit de mettre de coups de genoux à la tête. C’est un sport très complet : combat debout, au sol, boxe pieds et poings, de la projection au sol. Sinon, les règles sont identiques à celles des hommes, on gagne par KO, soumission, décision…
Comment s’organise une saison ?
Pour être prête au combat il faut bien s’entraîner. Je fais ma préparation physique le matin et la partie spécifique le soir, six jours sur sept. Les saisons ne sont pas prédéfinies, et grâce à mon coach Johnny Frachey, j’ai obtenu un contrat professionnel avec le WWFC*. Aussi, grâce à lui, j’ai pu faire mon premier combat en Ukraine le 29 mars dernier, que j’ai gagné. Le prochain m’attend le 24 juin, toujours en Ukraine. Le nom de mon adversaire n’est toujours pas connu. Nous avons en général trois ou quatre combats par an, car mentalement et physiquement c’est très prenant.
Me concernant, étant toujours militaire, ma hiérarchie me laisse la possibilité de prendre des jours de permission pour pouvoir combattre à l’étranger.
En plus de ces combats, existe-t-il des Championnats du Monde ou d’Europe ?
Oui, il existe plein de petites fédérations qui organisent ça, en amateur principalement.
Quelle est ton ambition sportive personnelle ?
Je voudrais être connue davantage pour pouvoir faire des combats à très haut niveau.
La loi française interdit la pratique du MMA. Comment fais-tu pour la contourner, pour pouvoir t’entraîner et combattre ?
Il existe beaucoup de clubs « clandestins. » Le MMA est en voie de développement. J’ai rencontré plusieurs clubs qui se disent « fondus du MMA », avant de tomber sur LE club qui me convenait et qui faisait vraiment du MMA. J’espère qu’avec l’arrivée de Laura Flessel au Ministère des sports, les lois vont changer et favoriser cette discipline en France, car pour l’instant les combattants français de MMA sont obligés d’aller à l’étranger pour combattre.
Est-ce une discipline qui s’ouvre de plus en plus aux femmes ?
Oui les filles sont plus tentées par cette pratique, d’une part parce que c’est un peu un effet de mode et ensuite parce que les hommes sont moins « machos » qu’avant.
Si tu avais un mot à dire à une jeune qui veut se lancer dans le MMA ?
Il ne faut surtout pas lâcher, continuer de s’entraîner même si on est fatiguée. Les entraînements au MMA ce n’est pas que se taper dessus. Il y a du technique/physique et tactique. C’est très complet. Il ne faut pas se décourager et aller jusqu’au bout.
*WWFC : World Warriors Fighting Championship est un promoteur de MMA basé en Moldavie et dont la plupart des réunions ont lieu en Ukraine.
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