Open d’Australie 2017 : le bilan

31 janvier 2017 Non Par Alycia Santerre

Le premier tournoi du Grand Chelem de l’année est déjà terminé, et l’Open d’Australie a vu Serena Williams entrer dans l’histoire avec un 23ème titre majeur. Il est désormais temps de faire le bilan d’un tournoi riche en émotions.

La lauréate

Quelle plus belle lauréate que Serena Williams ? C’était la 28ème confrontation, la 15ème en Grand Chelem, entre les sœurs Williams. Comme souvent (10 fois sur 15 désormais) le match a tourné à l’avantage de la cadette qui remporte un 23ème titre en Grand Chelem et bat le record de l’ère Open détenu par Steffi Graf. Inquiétante sur la fin de saison dernière, l’Américaine a prouvé que le tennis féminin pouvait encore compter sur elle. Sa domination sur cette quinzaine ne faisant aucun doute : Serena n’a perdu aucun set en sept rencontres malgré des adversaires coriaces (Bencic, Safarova, Strycova, Konta). L’élimination précoce d’Angélique Kerber (voir ci-dessous) et ce nouveau titre lui permettent de récupérer la place de n°1 mondiale qu’elle aura donc abandonné seulement quatre mois. A 35 ans, la future mariée compte encore remporter de nombreux tournois et a désormais en ligne de mire le record absolu en Grand Chelem de l’Australienne Margaret Smith Court et ses 24 titres.

La surprise

Mirjana Lucic-Baroni ne pensait certainement pas réaliser un tel tournoi en Australie, mais la Croate a été bluffante durant ces deux semaines et s’est rappelée au bon souvenir de sa jeunesse où elle était perçue comme une future grande du tennis (elle fut notamment demi-finaliste de Wimbledon à 17 ans, en 1999). Minée par les blessures et les problèmes personnels, la 79ème mondiale n’avait pas réalisé de grand coup d’éclat depuis plusieurs années. A Melbourne, la joueuse de 34 ans a éliminé tour après tour ses adversaires dont Agniezka Radwanska et Karolina Pliskova, les têtes de série n°3 et 5, pour se hisser en demi-finales et échouer face à Venus Williams. Cette superbe quinzaine est une belle revanche sur la vie pour celle qui, il y a près de vingt ans, après des victoires à l’US Open et à l’Open d’Australie juniors et un début de carrière précoce et prometteur, semblait avoir un avenir radieux devant elle. La vie en a décidé autrement, elle a dû arrêter sa carrière pendant 4 ans (2003-2007) avant de revenir en 2010 sur les tournois du Grand Chelem et d’apparaître au premier plan à l’heure ou d’autres raccrochent les raquettes.

La déception

Les attentes sont désormais élevées pour Angélique Kerber depuis ses deux premiers titres du Grand Chelem et sa place de numéro 1 mondiale acquis en 2016. Son élimination en huitièmes de finale est donc une grosse déception, particulièrement au regard du niveau de jeu pratiqué par la tenante du titre. Rien n’a été facile pour l’Allemande dans ce tournoi avec deux victoires en trois sets et des matches accrochés malgré des adversaires qui semblaient à sa portée. Une statistique prouve les difficultés de Kerber : 27 coups gagnants réalisés lors de son 1er tour, contre seulement sept lors de son échec en huitièmes de finale. De plus, elle n’a pas été aidée non plus par son service, avec seulement 59.7% de premières balles. Depuis son titre à l’US Open en septembre 2016 et malgré une finale lors des Masters, la joueuse de 29 ans semble peiner à atteindre le niveau de jeu pratiqué l’an dernier. Son début de saison n’est pas fait pour la rassurer : cette élimination précoce à Melbourne vient succéder à une défaite au premier tour à Sydney et en quarts de finale à Brisbane. Conséquence directe, l’Allemande rend la place de numéro 1 mondiale à celle à qui elle l’avait prise : Serena Williams.

Les Françaises

Le tournoi débutait bien mal pour la France avec seulement six tricolores engagées dont deux têtes de série. Il y avait pourtant de l’espoir avant cette quinzaine, après  la finale d’Alizé Cornet à Brisbane et une Kristina Mladenovic rassurante lors de la Hopman Cup. Mais, mal récurrent depuis 2009 et le quart de finale de Marion Bartoli, aucune Française n’est parvenue à se qualifier pour la deuxième semaine. Maigre consolation, la logique a été respectée : hormis Alizé Cornet, défaite par la Grecque Maria Sakkari, 94ème mondiale, toutes ont été battues par des joueuses mieux classées. Cependant, les jeunes pousses tricolores ont du mal à passer le cap du haut niveau : battue au troisième tour et meilleure Française du tournoi, Caroline Garcia n’a toujours pas atteint la deuxième semaine en Grand Chelem. Punition similaire pour Kristina Mladenovic, exception faite de son quart de finale à l’US Open en 2014, et qui s’est cette fois inclinée au premier tour. Océane Dodin, de son côté, peut désormais entrer dans les grands tableaux grâce à un meilleur classement, mais s’est également inclinée prématurément, face à Caroline Garcia.

Comme souvent, la « demi-satisfaction » française est venue du double : la paire Caroline Garcia / Kristina Mladenovic a atteint les demi-finales, battues par Andrea Hlavachova et Peng Shuai. Si la régularité des Françaises en fait l’une des meilleures équipes de double du monde, on devrait cette année voir un peu moins le duo qui se consacrera essentiellement aux gros tournois. 

Les chiffres

32.5 C’est la moyenne d’âge des quatre joueuses ayant participé aux demi-finales. L’expérience et la maturité l’ont emporté sur la fougue et le talent de la jeunesse.

3 Un pays a dominé cet Open d’Australie : les Etats-Unis. Avec 3 représentantes dans le dernier carré (sœurs Williams et Vandeweghe), les USA pouvaient difficilement faire mieux.

13 Sur les 32 en course en début de tournoi, 13 têtes de séries ont été éliminées après le second tour soit un pourcentage de 40.6%. Un fait qui se répète régulièrement dans le tennis féminin.