Fed Cup – Mauresmo : « La meilleure équipe de France possible »

Fed Cup – Mauresmo : « La meilleure équipe de France possible »

7 février 2013 Non Par Florian Polteau

Alors que la France joue à Limoges le premier tour du Groupe Mondial 2 contre l’Allemagne et que Marion Bartoli revient dans les rangs de l’EDF en « sauveuse, » la Capitaine Amélie Mauresmo annonce qu’elle aligne ce qu’il y a de meilleur en France. Interview.

(Propos receuillis par la FFT le 29 janvier 2013)

C’est une équipe de France au grand complet qui défiera l’Allemagne à Limoges, les 9 et 10 février prochains, au premier tour du Groupe mondial 2 de la Fed Cup 2013. Amélie Mauresmo, qui étrennera ses galons de capitaine à l’occasion de cette rencontre, est en effet parvenue à convaincre Marion Bartoli de faire son grand retour en bleu, près de dix ans après sa dernière apparition sous le maillot tricolore. Aux côtés de la numéro 10 mondiale, Alizé Cornet, Kristina Mladenovic, Virginie Razzano et Pauline Parmentier tenteront de bousculer la hiérarchie face à de redoutables Allemandes.

– Amélie, quelle est votre sélection pour affronter l’Allemagne ?
– J’ai retenu Marion Bartoli, Alizé Cornet, Kristina Mladenovic, Virginie Razzano et, comme cinquième joueuse, Pauline Parmentier. Mon souhait est de partir avec cinq joueuses. Cette situation offre en effet une certaine sécurité, au cas où nous serions confrontés à une blessure. Aujourd’hui, les cinq joueuses sélectionnées partent à égalité. Et les sept-huit jours qui vont précéder la rencontre nous donneront des informations qui me permettront de choisir les quatre joueuses retenues pour affronter l’Allemagne.

– En marge de la rencontre, le retour de Marion Bartoli en équipe de France constitue un véritable événement…
– Avec Marion, nous étions en contact régulier depuis ma nomination. Au-delà de nos approches un peu différentes, je pensais qu’une ouverture était, un jour au l’autre, possible. C’est ce qui s’est passé. Les choses ont commencé à évoluer juste après sa défaite à Melbourne. Elle s’est sentie en confiance pour faire un pas vers moi. De mon côté, j’ai senti que Marion avait évolué et que le fonctionnement de l’équipe de France ne lui posait plus véritablement de problème, en étant capable de faire évoluer le sien pour intégrer l’équipe. Je suis bien évidemment ravie. Ravie d’abord de pouvoir aligner la meilleure équipe de France possible, ce qui n’était plus arrivé depuis très longtemps. C’est très important de pouvoir aligner une équipe de France au complet. Ensuite, je suis très heureuse pour Marion. Je pense que son retour en équipe de France peut lui apporter beaucoup : le groupe, l’émulation de l’équipe, l’encadrement, la relation avec le public… Mais je pense aussi qu’elle peut apporter beaucoup à toutes les autres filles de l’équipe.

– Avant d’annoncer votre sélection, avez-vous évoqué avec les autres joueuses le possible retour de Marion au sein du groupe ?
– Oui, bien sûr. Je leur ai expliqué les choses, les différentes évolutions… Et le retour des filles a été très positif. Elles sont toutes conscientes que Marion apporte une plus-value au groupe. Et toutes avaient envie que Marion rejoigne le groupe. A partir du moment où Marion s’inscrit dans le mode de fonctionnement de l’équipe, il n’y a aucun problème.

– Maintenant, il ne reste plus qu’à battre l’Allemagne…
– L’Allemagne reste favorite de cette rencontre. Mais nos chances augmentent. C’est bien pour le moral des troupes. Encore une fois, tout le monde est bien conscient que Marion constitue une force supplémentaire au sein du groupe. Maintenant, cela reste du sport. Avec tout ce que cela comporte. Des moments de tension, pour nous bien sûr, mais surtout pour les favorites que sont les Allemandes. A nous de trouver la faille. De les faire douter. De nous engouffrer dans la moindre brèche qui pourra se présenter. D’aller chercher ce match. A partir du moment où on donnera le meilleur de nous-mêmes, on n’aura rien à se reprocher.

« Je suis tout le temps dans le souci du détail, l’obsession du choix le plus juste, de la meilleure décision à l’instant « T ». Je gamberge beaucoup. Cela m’a pris du temps pour arriver à une décision sereine. »

– Quelles seront les clés de la rencontre ?
– Il va falloir que les filles dictent les événements, s’imposent. On ne pourra pas être timide. Un groupe est en train de naître en termes de cohésion, d’état d’esprit. Je pense que cela peut donner aux filles une confiance qu’elles n’ont pas forcément tout au long de la saison. Il ne faudra pas laisser passer la moindre opportunité de mener, ou de revenir au score, de breaker. Nous aurons face à nous des joueuses de très haut niveau, expérimentées. Sur ce type de rencontre, cela peut se jouer sur trois ou quatre points. Et il faudra aller les chercher.

– Est-ce que le stress commence à monter ?
– J’ai vraiment ressenti du stress au moment de faire la sélection, car cela a été difficile de trancher. J’apprends les joies du choix… Quand on crée des relations avec les filles lors des stages avec un groupe élargi et que l’on sait que certaines vont rester sur le carreau, c’est difficile à vivre. Je suis tout le temps dans le souci du détail, l’obsession du choix le plus juste, de la meilleure décision à l’instant « T ». Je gamberge beaucoup. Cela m’a pris du temps pour arriver à une décision sereine.

– Quelle capitaine imaginez-vous être ?
– C’est très difficile de se projeter. Je vois un petit peu comment je leur parle. A certains moments, je suis compréhensive, à d’autres plus directive, selon aussi la personnalité que j’ai en face de moi. Mais dans le feu de l’action, qu’est-ce qui va ressortir ? C’est un peu l’inconnue. Je pense que le fait de les avoir beaucoup côtoyées avant va m’aider pour savoir trouver le mot juste, ce qui va leur parler. Cela pourra être l’intensité physique, les zones de jeu ou encore le simple fait de souffler. Mais je pense avoir des petits mots-clés pour les aider… »