Des championnats d’Europe historiques pour les Bleues

Des championnats d’Europe historiques pour les Bleues

6 août 2018 Non Par Mona Pantel

L’équipe de France féminine de gymnastique artistique est repartie de Glasgow avec pas moins de 4 médailles, dont 3 remportées chez les seniors. Un résultat historique pour les Françaises qui témoigne de la belle montée en puissance des tricolores sur la scène internationale.

La compétition avait déjà très bien débuté dès les qualifications pour les Bleues, puisqu’elles s’y étaient classées premières, avec plus de 3 points d’avances sur les Russes qui avaient cependant réalisé quelques erreurs. Lorette Charpy, Juliette Bossu, Marine Boyer, Coline Devillard et Melanie De Jesus Dos Santos s’étaient également qualifiées pour 6 finales individuelles, ce qui laissait présager de belles choses à venir.
En finale par équipe, les Françaises ont eu du mal à reproduire leurs exploits de la veille, et ont dû laisser le titre à une équipe de Russie impériale, avec notamment une grande Angelina Melnikova. Aucune chute à compter chez les Russes (165,195 points), au contraire du camp tricolore qui rencontrait quelques difficultés en poutre et aux barres asymétriques (161.131 pts). Peu importe, l’essentiel était là : les Bleues étaient désormais pour la première fois de leur histoire vice-championnes d’Europe seniors par équipe, deux ans après la médaille de bronze obtenue à Bern en 2016. Un podium d’autant plus historique que ce sont les Pays-Bas qui sont montés sur la 3ème marche du podium (159,563 pts) ce qui n’était, là encore, jamais arrivé.

Dimanche, les finales individuelles par agrès ont été d’un niveau très relevé, avec des scores très serrés et de belles difficultés.

Au saut, Coline Devillard, qui remettait son titre en jeu, a réalisé un superbe premier passage (lune vrille et demi, créditée de 14.733 pts). Néanmoins, elle chuta à la réception de son yurchenko double vrille, ce qui l’empêcha de figurer sur le podium. C’est la Hongroise, Beglarka Devai (14,349 pts), spécialiste à cet agrès, qui s’est emparée du titre, elle qui présenta un premier saut à 6 points de difficulté. Elle devança Angelina Melnikova (14.233 pts) et la jeune roumaine Denisa Golgota (14.166 pts).

La finale aux barres asymétriques fut extrêmement relevée, l’écart entre la première et la dernière concurrente étant de moins d’un point. La Belge Nina Derwael est parvenue à conserver son titre grâce à un mouvement d’une grande difficulté et très bien réalisé (14.733 avec 6.3 de note de difficulté). Elle figurera sans aucun doute parmi les favorites pour le titre mondial à Doha dans quelques mois. Elle devança de 2 dixièmes la suédoise Jonna Alderteg (14.533). La Russe Angelina Melnikova (14.366) complète le podium.
Les Françaises Lorette Charpy (14.133 pts, 6ème) et Juliette Bossu (14.100 pts, 7ème), ont réalisé de très beaux mouvements avec très peu de fautes d’exécution. Il leur aura sans doute manqué quelques dixièmes de difficulté pour pouvoir figurer sur le podium.

En poutre, les résultats ont été marqués par un jugement assez sévère qui s’est traduit parfois par l’obtention de notes moins élevées que lors des phases de qualifications. C’est la Néerlandaise Sanne Wewers, championne olympique en titre à cet agrès, qui s’est imposée avec un mouvement solide dans lequel on retrouvait sa traditionnelle série de pivots, toujours aussi impressionnante (13.900 pts). Nina Derwael, médaillée d’or aux barres, pris la deuxième place grâce à une prestation simple mais très bien exécutée (13.600 pts). La médaille de bronze revint à Marine Boyer. Alors qu’elle était tombée la veille lors de la finale par équipe sur sa rondade tendue, la Française, qui avait la note de difficulté la plus élevée sur l’ensemble des concurrentes de cette finale, présenta un très beau mouvement, avec quelques déséquilibres qui lui ont cependant coûté de précieux dixièmes. Mélanie De Jesus Dos Santos finit quant à elle au pied du podium, et ce malgré une prestation très solide.

Néanmoins, la sociétaire du pôle de Saint-Etienne a pu se rattraper lors de la finale au sol où elle a conquis son premier titre de championne d’Europe, avec un mouvement d’une belle difficulté (13.766 pts), qui comprenait notamment en première diagonale un double salto arrière tendu avec une vrille, l’une des acrobaties les plus difficiles qui existent aujourd’hui. Elle devança Denisa Golgota (13.600 pts) et la Belge Axelle Klinckaert (13.400 pts).

La relève est quant à elle assurée puisque la junior Carolann Heduit a obtenu une superbe médaille bronze lors de la finale aux barres asymétriques, avec une note de difficulté de 6.2 points, soit la plus élevée de toutes les concurrentes.

Ces bons résultats montrent bel et bien que l’équipe de France féminine est sur une pente ascendante qui vient mettre fin au passage difficile survenu après les jeux olympiques de Londres en 2012, où les Françaises eurent du mal à s’aligner au niveau international pendant un certian temps. Néanmoins, le staff tricolore est parvenu à constituer peu à peu un groupe solide de gymnastes qui sont désormais capables de rivaliser avec le niveau international. Des résultats qui sont donc de bonne augure pour les prochains championnats du monde qui auront lieu au Qatar (du 25 octobre au 3 novembre 2018), ainsi que pour les Jeux Olympiques de Tokyo qui approchent à grands pas.