On a participé à un entraînement avec l’EDF Féminine de Judo

On a participé à un entraînement avec l’EDF Féminine de Judo

13 juin 2015 Non Par Florian Polteau

La Fédération Française de Judo a eu la bonne idée de faire venir journalistes et invités à l’INSEP découvrir quelques facettes du judo. L’idée, mieux le comprendre pour mieux en parler. C’est parti pour une heure sur le tatami avec Automne Pavia, Clarisse Agbegnenou et Émilie Andéol.

Rendez-vous est donc pris au Dojo de l’INSEP ce jeudi 4 juin en plein après-midi. Après les salutations d’usage, on se voit remettre un judogi (kimono) pour aller se changer dans les vestiaires. En fois en main et sorti de son sachet, première impression : le judogi est lourd, très lourd, parce que très épais. Et donc pas souple du tout. « C’est normal, toute la technique du Judo est basée sur le fait de tenir son adversaire, explique Frédéric Lecanu ancien judoka de haut niveau et désormais cadre à la Fédé, consultant sur l’Équipe 21 et beIN SPORTS, et qui encadre cette séance. Quand tu passes ton temps à tirer le kimono de ton adversaire, c’est pas pour qu’il s’arrache à chaque fois. » Bien vu, sauf que quand tu n’as pas l’habitude, un kimono de l’équipe de France, tu flottes dedans. Et vu la chaleur déjà ambiante, il y a fort à parier qu’on va suer ! Deuxième prise de contact avec le judo : on se voit expliqué comment attacher une ceinture (blanche évidemment pour les débutants). Pendant une petite attente le temps que tout le monde arrive et se prépare, on se plonge dans l’histoire en observant au mur, les portrait de tous les Champion(ne)s français du Judo depuis les années 70 à nos jours, reflets de l’immense palmarès français de cette discipline. Un sport empreint de respect et de tradition, où tout commence toujours et finit toujours par une salutation, au sol et/ou debout.

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Après une présentation de chacun des membres qui encadrent, dont les judokates Automne Pavia, Clarisse Agbegnenou, Émilie Andéol et surprise leur entraîneur en Équipe de France Larbi Benboudaoud, lui même Champion du Monde en 1999, c’est au tour de chacun des participants de se présenter. Nous voila donc au milieu de journalistes de RMC, le Figaro, Esprit Judo mais aussi de membre de l’INSEP, de sponsors et d’assistants de Teddy Riner. «  Ça y est, vous faites partie de l’équipe de France de Judo ! » lance Frédéric Lecanu. On forme tout de suite des paires pour un échauffement au sol avec une première prise de maintien. Les premiers qui se retrouvent dos au tatamis et qui ne tiennent pas en place se voient immédiatement enseigner une prise de dégagement par Larbi Benboudaoud : « Au Judo, il ne faut surtout pas s’éloigner de son adversaire, au contraire. Il faut profiter de lui pour le faire basculer. Ici, on vient se coller à lui, puis on élève le bassin en faisant le pont, avant de tenter de le retourner. » A première vue, ça n’a pas l’air simple. En pratique, on se rend compte de toute la magie de ce sport, comment faire basculer un adversaire en se servant de sa force, de ses appuis, de la gravité et de son propre corps. Bon il faut aussi relativiser, les éphémères membres de l’Équipe de France que nous sommes ne sont pas là non plus pour se tatanner la tronche et donc on se laisse beaucoup faire, histoire de bien comprendre la subtilité des mouvements.

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Larbi Benboudaoud explique une prise alors que Clarisse Agbegnenou et Emilie Andéol l’exécutent au sol.

En changeant de partenaire plusieurs fois, on se retrouve vite avec des oppositions différentes en termes de tailles, de poids et d’expérience. Au premier contact avec Peggy, on se retrouve rapidement bloqué, la trentaine bien bâtie, elle a de l’expérience et bloque rapidement toute tentative de rébellion. Pendant ce temps, les judokates de l’équipe de France observent, montrent les prises, se mêlent aux participants et « combattent » avec eux. C’est comme ça qu’on se retrouve face à Automne Pavia pour découvrir le Ō-soto-gari ou « grand fauchage extérieur » explique Larbi Benboudaoud dans une maîtrise parfaite de la langue, de la traduction et de la démonstration. L’expérience probablement. L’idée est donc d’attraper son adversaire par la manche, comme dans quasiment toutes les prises, puis par l’épaule, avant de passer à côté de lui pour le faucher par l’extérieur. Face donc à Automne Pavvia, elle nous explique la feinte du mouvement : « Il faut passer devant et il faut que tu viennes vraiment de coté, parallèle à moi, ensuite que ta jambe vienne faucher l’autre en passant de devant moi. Il ne faut pas hésiter à ce que ton pied vienne faucher mon genou. » Et là l’illumination ! Là où 12 années de tennis de table et plusieurs diplômes d’entraîneurs font leur réapparition : «  Ah oui en fait c’est un transfert de poids sur les appuis qui te permettent de faire le mouvement complet ! » Réponse directe de la championne : « C’est exactement ça ! » Victoire !

Automne Pavia nous explique le Ō-soto-gari.

Automne Pavia nous explique le Ō-soto-gari.

Après quelques autres mouvements simples, à la portée de tous et qui nous font nous rendre compte encore une fois que le judo est basé sur les mouvements, les appuis et donc les transfert de poids, c’est déjà l’heure de se saluer, de faire un question-réponse avec les judokates, de prendre la pose pour quelques photos, de recevoir un joli diplôme récompensant cette formation et d’aller à la douche avant de pouvoir assister à un immense entraînement collectif des meilleures judokates françaises. Sous nos yeux : Émilie Andéol, Clarisse Agbegnenou et Automne Pavia donc, mais également Audrey Tcheuméo, Amandine Buchard ou encore Gévrise Émane. Blessée au genou, Émilie Andéol qui doit écourter son entraînement aura la gentillesse de nous accorder quelques minutes pour un entretient privé duquel nous retiendrons sa bonne humeur et son  sourire. Après près de trois heures passées sur place, c’est déjà l’heure de quitter l’INSEP. Le cœur un peu triste mais en se disant « J’ai combattu des Championnes, c’était vraiment sympa… Et tient si je me mettais au Judo ? »