CDM 2018 – La France atomisée par la Belgique

CDM 2018 – La France atomisée par la Belgique

28 septembre 2018 Non Par Florian Polteau

Alors qu’elles partaient favorites, les Françaises ont pris une leçon de réussite par la Belgique qui s’est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du Monde de Basket en Espagne. Pour sa première participation à un mondial, le « Plat Pays » fait fort.

On a sous-estimé la Belgique lors du dernier match de poule. On avait injustement dit que l’Espagne avait laissé filé le match contre le Belgique pour éviter les Etats-Unis dans leur tableau final mais à la vue de ce quart de finale où les Belgians Cats ont maltraité la France, on doit l’avouer, la Belgique est une équipe de basket de très très haut niveau qui n’a pas volé sa place dans le dernier carré.

Un début catastrophique

Le début de rencontre est à la faveur des Belges qui sont plus en réussite alors que les Bleues en manque cruellement. Menées 6-2 après 3 minutes 30, c’est Olivia Epoupa qui prend les choses en main grâce à ses rebonds. Tout fonctionne côté belge et Julie Allemand trouve un trois points salutaire pour donner un peu d’air aux Belgian Cats (9-4). Clairement les Françaises ont du mal a être agressives en défense et la réussite de leurs adversaires les maintient devant. Dans la dernière partie de ce quart temps, les Bleues reprennent du terrain malgré les pertes de balles et le manque de réussite. Après une égalisation à 17 partout, elles encaissent tout de même un dernier panier pour voir la Belgique terminer devant au changement de côté (20-17).

Le meneuse belge de l’ASVEL féminin Julie Allemand fait clairement mal aux Bleues. Avec ses 8 passes décisives, elle met ses coéquipières sur orbite quand en face, la défense tricolore n’arrive pas à contenir les assauts. La France compte alors plusieurs fois 9 /10 points de retard obligeant Valérie Garnier à pousser une gueulante lors d’un temps mort (34-25). L’Equipe de France est à coté de son sujet et la Belgique se retrouve à +14 (39-25, 41-27) et même à 17 points après un 3 points de Julie Vanloo. Le cauchemar continue après un nouveau trois point réussit par Kim Mestdagh qui met la France à 20 points (49-29). A la pause, les Belges ont passé la barre des 50 points, incompréhensible quand on sait que la défense est normalement un des points forts de l’Equipe de France (53-31).

Une pause un peu salutaire

Au micro de Canal+, Valérie Garnier indique avant le retour sur le terrain : « Il faut qu’on soit meilleures dans les 1 contre 1. On a ciblé 2 joueuses et a elles 2, elles ont mis 28 points donc on n’a pas fait ce qu’on avait dit. Maintenant ça va être très compliqué. » La France doit alors accélérer et tenter d’emballer le match, mais c’est la Belgique qui reste sur la sa lancée et prend même 28 points d’avance (61-33). Endy Miyem sonne la révolte en inscrivant 5 points d’affilé et les Bleges sentent le vent se lever et coupent cet élan par un temps mort. S’en suit une période de doute où les deux équipes ont vraiment du mal à marquer de manière régulière. Les Bleues essaient de mettre plus de rythme mais malheureusement, l’écart ne change pas. C’est encore Endy Miyem, la capitaine, qui remet les Bleues dans le match permettant à ses joueuses de revenir à 17 points (65-48). 

Il faut attendre réellement le 4e quart temps pour voir la Belgique commencer à craquer un peu. Les Bleues défendent beaucoup mieux et après un double contre exceptionnel en défense, le coach Belge, Philip Mestdagh proteste et prend une faute technique qui permet à Marine Johannes et ses deux lancers francs de ramener les Bleues à -12 (67-55) à seulement 8 min de la fin. Héléna Ciak, elle aussi sur lancers francs, remet même la France à -10 (67-57). On est alors sur un 9-0 en début de ce 4e QT mais un miracle Belge de Kim Mestdagh lui permet un « and one » pour reprendre un peu d’avance (70-57).

Les Bleues arrivent à remettre du rythme mais Julie Vanloo remet son équipe dans la partie grâce à un 3 points stratosphérique et à 5 minutes de la fin, la France reste toujours trop loin (75-59). Pire, les Belges retrouvent un brin d’adresse au moment où les Françaises se remettent à manquer de réussite. Avec à nouveau 20 points de retard à un peu plus de 2 minutes (79-59), le dernier temps mort laisse une dernière occasion à Valérie Garnier pour remobiliser ses filles mais objectivement, les Bleues n’y seront pas et finiront la partie à -21 (86-65) sur un dernier panier à trois points au buzzer de Marjorie Carpréaux.

Et maintenant ?

Après un match trop décousu et totalement raté en première période, le retard était trop conséquent pour pouvoir revenir d’autant plus que la Belgique était sur un nuage. Au micro d’Hélène Cougoule de Canal+, Marine Johannes ne trouvait alors pas les mots et partait en larmes. C’est la capitaine Endy Miyem qui faisait alors le constat de ce qu’elle avait dit à ses joueuses après la rencontre : « On manque de maturité, on n’arrive pas exécuter ce que demande Valérie Garnier. C’était le cas ce soir… C’est comme ça depuis le début de la compétition en fait. »

La défaite ne signe pas l’arrêt de la Coupe du Monde pour les Bleues qui devront désormais jouer des matchs de classement. Matchs qui ne serviront pas à grand chose si ce n’est qu’à tenter de corriger les défauts, travailler collectivement, et pourquoi pas aller gratter une 5e place qui permettrait de marquer de quelques points au classement FIBA.